Origine du nom de Volksberg :
Dans les mentions les plus anciennes, qui remontent au XIVe siècle, le village est orthographié Follsberg ou Vollesberg, le « k » n’apparaissant que trois siècles plus tard. Or, en vieil allemand, le sanglier s’appelle « Vol ». Vol(k)sberg serait donc, non pas la « montagne du peuple », mais la « montagne des sangliers » ou la « montagne à sangliers ».
Le nom du village apparaît pour la première fois en 1363. Cette année-là, les seigneurs de Lichtenberg achètent la moitié du village aux seigneurs Obrecht et Johann de Byseck. L’autre moitié appartient-elle déjà aux acquéreurs ? Toujours est-il qu’en 1440 Jacob et Louis de Lichtenberg se partagent la seigneurie du même nom, Volksberg faisant partie du lot qui échoit à Louis avec l’ensemble du bailliage d’Ingwiller. Treize ans plus tard les deux tiers du village sont entre les mains des Lichtenberg. Lorsque cette famille s’éteint en 1480, le village entre dans le patrimoine de Simon Wecker IV, comte de Deux-Ponts et Bitche, époux d’Elisabeth, fille de Louis V de Lichtenberg.
Vers le milieu du XVIe siècle Volksberg devient possession palatine et intègre le comté de La Petite Pierre dont il va partager le sort jusqu’à la Révolution. Le comte palatin Georges-Jean introduit la Réforme en 1556. Volksberg, dont l’église est placée sous le patronage de Saint-Sébastien, est alors une filiale de Waldhambach, siège par ailleurs de l’écoutèterie, c’est-à-dire de l’administration seigneuriale.
Avec le XVIe siècle nous découvrons, pour la première fois, les habitants du village dans leurs occupations. Depuis le début du siècle se développe à Volksberg une intense activité industrielle : des verriers sont domiciliés au village en 1506 et une verrerie pourrait être installée dès ce moment-là. Sa présence est attestée en 1529. Une seconde verrerie, dont l’activité s’arrête en 1535 par manque de bois, s’élevait à l’ouest du village, au bord de la « Mittelbach », non loin du site du futur moulin. Un moulin qui a été construit peu après 1570 près de l’emplacement d’une ancienne verrerie sur les bords de la « Mittelbach ».
Volksberg est également le siège, depuis la fin du XVIe siècle, d’une industrie métallurgique peu connue. Le comte palatin Georges-Jean, particulièrement entreprenant, y aurait créé une forge qui est encore mentionnée avant 1610.
Au début du XVIIIe siècle la croissance de la population est encore lente. Georges FLEISCHMANN, originaire du moulin de Meisenthal, entreprend néanmoins, malgré une clientèle potentiellement réduite, de reconstruire le moulin de Volksberg, détruit ou abandonné depuis longtemps. L’autorisation lui est donnée le 10 septembre 1718 et, dix ans après, il cède le moulin pour 1100 florins à un nouveau meunier.Quelques années plus tard, vers 1730, une mine de fer est ouverte, au-dessus du moulin, sur le versant nord de la vallée, en un endroit qui s’appellera désormais « Erzberg ». Le minerai alimente le haut fourneau installé à Frohmuhl qui approvisionne lui-même le martinet de Tieffenbach.
La vie est mouvement :
L’habitat prend ce mouvement en compte. Entre 1690 et 1870, en un peu moins de deux siècles, la population de Volksberg passe de 45 à 650 personnes. A la croissance de la population répond une croissance de l’habitat : une dizaine de maisons en 1690, 130 en 1866. La croissance de l’habitat intègre un double phénomène : la construction de maisons neuves sur des emplacements nouveaux de plus en plus éloignés du centre du village et le remplacement des bâtiments vétustes sur des sites anciens. Le village se développe ainsi au rythme d’une vie propre. Les maisons construites entre 1715 et 1750 appartiennent toutes au type de la maison-bloc en longueur à deux niveaux d’habitation. La maison de Volksberg est une maison-bloc avec un logis, une étable, une grange, éventuellement une écurie, disposés l’un à côté de l’autre sous un même toit (Schopfhüss).
Source : SHASE / Rodolphe BRODT